Histoire

Un peu d'Histoire sur le village d'Abos (64)

Mais d'où vient ce nom : Abos ? 
Il peut y avoir différentes explications étymologiques, la plus probable selon Michel Grosclaude étant un nom latin Avus (vieil homme ou grand-père) avec le suffixe aquitain – ossumSon nom béarnais est Abos.
Cependant le territoire d’Abos a été très certainement foulé depuis l’antiquité, il suffit pour cela d’observer les découvertes mentionnées dans la carte archéologique de la Gaule.

  • Au lieu-dit Castet d’Abos, une enceinte a été aménagée sur une éminence naturelle. (Massie)
  • L’église semble avoir été construite sur une enceinte. (Loubergé)
  • Au lieu-dit Taillac, à l’Est du cimetière, un tumulus isolé recouvrant une sépulture a été arasé avant les années 60. (Massie)
  • Des fragments de verre irisés provenant d’un verre à boire romain auraient été découverts avant 1881, lors de la construction de l’école. (piche) (aujourd’hui, logement communaux)
  • Des monnaies romaines des 1er et 2ème siècles ont été découvertes au XIXè siècle et plus récemment. (Raymond – Callegarin)
  • Une hache en bronze a été trouvée récemment. (Blanc – Trébucq)
  • Une hache en pierre polie à l’état d’ébauche à été trouvée à la campagne dans les années 80. (Blanc – Trébucq)

Origines

Le toponyme Abos est mentionné en 1116 et en 1234 (Pierre de Marca). En 1118, l’église Saint Jean d’Abos apparaît dans un acte (donation d’une partie de l'église faite à l’évêque de Lescar).

Le village d'Abos est mentionné dès le XIIIe siècle (fors de Béarn).

Il apparaît sous les formes Abossium en 1345 (notaires de Pardies).

Abos est cité en 1385 (censier de Béarn). C’est alors un gros bourg qui compte 46 « oustaüs » (foyers) avec un forgeron, un tisserand, un cirier…regroupés autour de l’église et de la demeure du seigneur local.

Les abosiens sont soumis à la féodalité durant le moyen âge et aux obligations que cela suppose. Ils ont « droit » à une seigneurie jusqu’au XVIIème siècle et deux abbayes laïques importantes, un luxe ! La justice était alors exercée par les jurats d’Abos nommés par le seigneur.

Le village portera le nom de Abous lors de la réforme du Béarn en 1538.

Abos réapparaît en 1630 (Pierre de Marca).

Le village d'Abos est présent tout au long du  XVIIIe siècle dans la carte de Cassini).

Le 15 février 1727, la commune voisine de Parbayse fut démembrée de celle d’Abos, suite à une discorde survenue au XVIè siècleconsécutive à l'acte d'affièvement des terres du seigneur d’Abos, Jean Danty, en date du 3 mars 1513. 

Paul Raymond indique en 1863 que le château d’Abos, ou Castet d’Abos, était vassal de la vicomté de Béarn.

Archéologie

De récentes découvertes viennent enrichir le patrimoine abosien. On savait que le territoire de la commune avait été foulé dans l’antiquité et notamment durant la période gallo romaine, nous pouvons maintenant être certain que des hommes ont traversé les côteaux et la campagne abosienne bien avant les romains. Ils y ont abandonné là deux vestiges de l’époque de l’âge du  bronze ancien et de l’âge de la pierre polie. Ces deux haches exhumées il y a peu, ont été expertisées par des archéologues. Ils nous livrent leur constat.

La hache de pierre
Circonstance et lieu de la découverte

Dans les années 1980, à la suite d’un labour puis d’un hersage, Jean LAMOTHE a découvert cette pierre à même le sol, dans un champ situé à la campagne en bordure de la route qui mène à la gravière. L’ayant précieusement conservée, il l’a confiée à une personne compétente pour étude.

Voici sa description :
Matière : pierre, poids: 608g, longueur: 236mm, largeur: 53mm, épaisseur: 26mm
Epoque : néolithique final/âge du bronze ancien, 3500 à 2500 ans avant J-C.
 
« Il s'agit d'une ébauche de hache polie. La 1° partie de la confection, le bouchardage, a été effectuée (le bouchardage consiste a donner des impacts sur l'objet avec un percuteur dur, afin que la surface devienne rugueuse pour que le futur outil adhère au polissoir). Le polissage de la hache n'a pas été effectué. Elle a par la suite reçu des chocs (charrue certainement) qui expliquent les rainures qui ne sont pas d'origine. L'ébauche d'outil est de belle taille. » Claude Blanc (archéologue)

La hache de bronze
Circonstance et lieu de la découverte

En juin 2006, à l'occasion d'une promenade sur le chemin qui contourne le « Castet d’Abos » , José TREBUCQ a découvert fortuitement une hache en métal avec patine verte. Cet outil, mis au jour sans doute à la suite de labour puis de hersage était posé sur un monticule de terre en bordure du chemin. Le terrain qui est longé par ce sentier, a été récemment défriché et planté de vignes, il appartient à M. Peyroulet habitant du même lieu.

Voici sa description :

Métal : bronze à faible teneur d’étain, poids: 291g, longueur: 117mm, épaisseur: 11,5mm.
Epoque : âge du bronze ancien, 1800 ans avant J-C

« La hache d’Abos fait partie du groupe des haches plates à section rectangulaire dont la forme générale est trapézoïdale. Le tranchant est symétrique et convexe. Les faces sont relativement planes, le sommet étant aminci et coupant. Les côtés sont plats avec des bords rectilignes et parallèles, ce qui permet de la classer dans la catégorie des haches à méplats. Enfin, elle est totalement oxydée, l’oxydation se poursuivant depuis sa découverte ce qui donne à l’objet un aspect pulvérulent. Elle est en bon état, n’ayant subi au cours des temps récents que des éraflures. » Claude Blanc (archéologue)

Le trésor d'Abos

Un trésor monétaire du IIème siècle après J-C a été découvert sur les bords du Gave de Pau, dans la commune d’Abos en Juillet 1991. Conscients de l’importance de cette trouvaille, dès le premier examen du lot de monnaies, ses inventeurs (Sylvie, stéphanie, Julien et José Trébucq) ont de suite averti les responsables du service régional de l’archéologie ainsi que les autorités municipales.

Récit :


« L’été 1991 restera gravé dans notre mémoire…
C’était au mois de juillet et il faisait très chaud cette après-midi là. Sylvie et moi, nous pataugions dans les eaux rafraîchissantes du Gave, quand son regard fut attiré par un caillou plat, circulaire et étrangement vert…Elle laissait tomber l’insignifiant galet, mais au tintement qu’il fit sur le sol, ce ne pouvait être qu’une pièce de monnaie. Surpris de la trouvaille, nous fouillions aussi bien la berge érodée que le lit lui-même, et là encore nous trouvions huit autres monnaies identiques…
Intrigués, nous rentrions à la maison les examiner : c’était du bronze ancien. Apès avoir nettoyé les pièces, je constatais, grâce à divers documents, que l’une d’entre elles était frappée à l’effigie de l’empereur romain « Antoninus », ce qui datait le dépôt  du IIème siècle après J-C. Durant une dizaine de jours, et à l’abri des regards, nous allions creuser l’endroit prolifique ; nos enfants, Stéphanie et Julien, nous aidaient à compléter la collection. Au total, 162 pièces avaient été trouvées dans une étendue de 2m² à peine ! Nous retournions souvent au Gave poursuivre nos recherches, mais en vain. Courant septembre, une crue de la rivière avait enfoui notre rêve à jamais. » José Trébucq

Voir l’étude du dépôt sur : http://tresabos.free.fr